Archive Files

Archive File 1

Operator Topaze n'a pas eu une enfance facile ; orphelin à huit ans, il a grandi dans les rues de sa ville et a rapidement appris à se défendre seul. Dans son monde, il n’y avait que la violence pour l’aider à survivre, aussi a-t-il gardé des comportements de cette enfance difficile. Sa mère, une immigrée de Columbia, a succombé à l’Oripathie. Peu de temps avant sa mort, elle l’a laissé dans un orphelinat pour qu’on s’occupe de lui, mais Topaze n’y retournait pour dormir que de temps à autre.
Topaze me fait penser à un volcan. Il peut rester froid, glacial pendant longtemps, et d’un seul coup, exploser. En fait, je dois dire qu’il m’effraie un peu. On ne sait pas sur quel pied danser, et on ne sait pas ce qu’il ne faut pas dire en sa présence. On ne sait jamais à quel moment il peut entrer en éruption.

[Classified Log]
13 février
J’ai froid. J’ai peur. Tout est noir autour de moi. De drôles de types m’ont donné à manger. Ils ne sont pas méchants. J’ai un nouvel ami. Il s’appelle Jay. Il dit qu’il est né ici et qu’il n’a pas de maman. Est-ce que c’est possible ? Je crois Jay, mais ce doit être triste de ne pas avoir de maman. Je me souviens que la mienne me berçait tendrement en chantonnant des berceuses. Ils ne chantent pas de berceuses ici, et ils ne me bercent pas non plus. Tout est froid ici.
J’ai peur.

Mama me manque. Elle viendra me chercher, elle me l’a dit. Elle a dit qu’en attendant je devais être sage et obéir aux monsieurs. J’obéis mais je ne comprends pas ce qu’ils veulent. Pourquoi est-ce qu’elle m’a laissé ? Le monsieur en blanc a dit que je ne la reverrai pas. « Plus jamais », il a dit. Est-ce que c’est ma faute ? Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal ?
J’ai froid de l’intérieur et les couvertures ne me réchauffent pas. Je crois que je vais dormir un peu.
Adieu, Mama.


Archive File 2

Lors d’une opération de sauvetage près d’un orphelinat, l’équipe de Rhodes Island est tombée sur Topaze. Des ennemis nous ont tendu une embuscade, mais il est intervenu et nous a aidés à les repousser. Blessé et en piteux état, nous l’avons ramené à Rhodes où il a pu être examiné par l’équipe médicale. Durant tout le trajet, il n’a parlé à personne. Il a souvent le regard perdu dans le vide… je me demande à quoi il pense.
Je l’ai vu combattre. Il est très doué, il manie l’épée et les Arts. Quelqu’un a dû lui apprendre. Je pense qu’il sera d’une grande utilité dans le futur pour Rhodes Island. Si seulement il communiquait un peu plus ! Mais il est impossible de savoir ce qu’il pense, dès que je l’approche, il semble se renfermer comme un coquillage. Il suit les ordres, la plupart du temps. Une fois ou deux, lors d’opérations, il a préféré ne pas battre en retraite. Seul, il se bat encore mieux que toute l’équipe de combat réunie. Parfois je me demande pourquoi il a rejoint Rhodes Island s’il déteste autant le travail d’équipe !

[Classified Log]

17 avril

Je suis retourné près de l’orphelinat. Je ne sais plus pourquoi. Mon ancienne vie ne me manquait pas. Peut-être avais-je l’espoir de revoir Jay et de l’emmener avec moi. De rallumer la flamme qui s’était éteinte dans son regard.
Je n’ai pas revu Jay, mais j’ai croisé un ancien professeur qui enseignait à l’orphelinat. Il ne m’a pas reconnu, ou alors il n’en a rien laissé paraître. De toute façon, je n’assistais jamais à ses cours. Je lui ai demandé s’il avait revu Jay – lui était un bon élève, et il était apprécié de tous les profs. Il m’a répondu qu’il était mort l’année dernière ; il s’est jeté du haut du toit.

J’étais en colère contre Jay.
Mais ensuite je me suis dit : peut-être a-t-il été assez malin pour s’en aller avant que la vie ne l’entraîne tout en bas.
Tout en bas.
Car c’est là, voyez-vous, que la vie conduit inévitablement.

Adieu, Jay.


Archive File 3

[Rapport de séance d’entraînement]

Ce type est impoli, violent et destructeur. On a commencé à se battre, et j’admirais vraiment ses techniques. Puis il a commencé à frapper de plus en plus fort, sans se soucier de la puissance de ses coups. J’ai été blessé et lui ai demandé d’arrêter, mais il avait quelque chose dans son regard, quelque chose de terrifiant ! Il était devenu incontrôlable, j’ai vu ma vie défiler devant mes yeux. Vraiment, j’ai bien cru que ma vie allait s’arrêter là, sur le terrain d’entraînement.
Heureusement, d’autres operators sont intervenus pour le maîtriser. Je savais que ce type était fou, mais je n’imaginais pas qu’il s’en prendrait à moi. La violence lui monte à la tête, et moi je ne veux plus jamais le croiser. Ni sur le terrain d’entraînement, ni nulle part ! J’espère qu’ils le garderont enfermé dans une chambre quelque part, loin de moi.

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7 juin

Seul. Je me retrouve à nouveau seul. C’est sans doute ainsi qu’on doit vivre, après tout. Pourquoi sommes-nous là ? Quel est le but de cette vie, de tout cela ? Y a-t-il seulement un but ? Qu’est-ce qui est le pire ; l’absence d’un but ou son existence ?